jeudi 30 juillet 2009

L'Ile de Pâques ... quelques informations utiles ...

Située à 3760 km du Chili et à 4100 km de Tahiti, c'est l'une des terres les plus isolées au monde. L'île habitée la plus proche est Pitcairn (seulement 50 habitants, tous descendants des révoltés du Bounty ...), elle est à environ 2000 km vers l'Ouest !
Longue de 23 km sur 12 km de large (173 km² de superficie), l'île a la forme d'un triangle isocèle. Elle a été constituée par 3 volcans principaux, aujourd'hui éteints : le Poike, le Rana Kau, le Terevaka (le plus haut, 511 m).
Les paysages de Rapa Nui sont très différents d'une côte à l'autre ... Du côté ouest d'Hanga Roa (unique ville), les collines sont verdoyantes alors que la côte sud, toute de lave, est très sèche.
Il ne reste que très peu d'arbres, on traverse à quelques endroits des « forêts» d'eucalyptus ainsi que quelques cocoteraies, plantés récemment. La cocoteraie de la plage d'Anakena a vu le jour grâce à un don de la Polynésie Française en souvenir des racines du peuple pascuan. Les forêts de l'époque ont disparus du fait d'une trop grande population à certaines époques et des cultures sur brûlis. Par ailleurs, les animaux furent eux aussi tous importés (chevaux, poules, rats, perdrix ...).
Sur l'île, le moyen de transport principal est la voiture ... mais les chevaux sont aussi très répandus ... on a parfois l'impression de vivre des scènes d'un western (lol) ... Les gens se déplacent sur leur cheval ... les voitures leur cèdent la priorité, ou se décalent ... c'est marrant ... Il est donc très facile de louer une voiture, un quad ... ou de faire des balades à cheval.

- L'histoire de Rapa Nui ...

Rapa Nui fut colonisée vers 400 après JC par des polynésiens venus des Marquises, des Australes ... Le peuplement de l'île se serait étalé de 400 à 800 après JC et aurait débuté lors de l'arrivée du Roi Hotu Matu'a et de sa femme, tous deux arrivés à bord de grandes pirogues directement sur la plage d'Anakena.
Chacun de leur 6 fils fût à l'origine des principales tribus du groupe hiérarchiquement supérieur (les « longues oreilles »). Issues d'une deuxième vague de colonisation, les « courtes oreilles », sont réduits à l'esclavage et à la construction de moais.
Les deux lacs des volcans Rano Kau et Terevaka sont alors les « réservoirs » d'eau potable puisqu'il n'y a aucune rivière, et la vie sociale s'organise autour de ces points d'eau.
Des « maisons bateaux » dont l'architecture est très spécifique sont construites : elles peuvent mesurer jusqu'à 90 m de long, leur porte est étroite et basse, fermée par des filets pour éviter des intrusions massives.
La croyance des Tikis issue de leurs ancêtres mène le peuple à l'élaboration des moais. Chaque tribu érigeait une ou plusieurs plateforme de cérémonie (Ahu) sur laquelle elle érigeait ses moais.
Au fil du temps, ils sont de plus en plus grands, faisant place à une compétition entre les tribus en quête de l'Ahu le plus monumental. Les Moais deviennent alors un symbole de puissance.

Le déclin tragique de Rapa Nui – Entre 1680 et 1864 :
L'accroissement des démonstrations de pouvoir et de prestige a finalement conduit les clans à se disputer les ressources de lîle (alimentation, bois ...).
La déforestation a débuté, avec elle, l'arrêt de la construction des pirogues servant à la pêche ou au « voyage ».
La construction des moais s'arrêta , le peuple esclave chargé de les extraire se révolta ... L'ensemble des moais érigés est renversé, le cannibalisme apparaît, en même temps que les guerres tribales.
Le culte de l'Homme Oiseau prend son importance à cette époque, c'est ce qui permettra à d'autres tribus de renverser et prendre le pouvoir de l'île.

- La découverte « européenne » de Rapa Nui :

L'île est découverte en 1687 par le flibustier Edward Davis, mais c'est le hollandais J. Roggeveen qui l'accosta le premier en 1722, le jour de Pâques (d'où son nom).
L'île était déjà habitée depuis longtemps. A son arrivée, il décrit un lieu à la pauvreté extrême et d'une grande stérilité. En 1877, du fait de raids d'esclavagisme et des maladies importées par les missionnaires,il ne restait qu'une centaine d'habitants. Les missionnaires ont brûlé les tablettes d'écriture Rongo rongo (L'écriture perdue : le rongo rongo :
Les Kuhau Rongo Rongo (dite « tablette parlante ») est un système d'écriture composé de 12000 signes qui étaient gravés sur des tablettes de bois dans de l'écorce de Hau Hau. Sa particularité tient de son mode de lecture : la tablette doit être tournée à chaque fin de ligne pour être lue, les signes sont inversés d'une ligne à l'autre ... le rongo rongo n'a toujours pas pu être déchiffré, et ne le sera sans doute jamais.), et détruits les moais ...

Le Chili annexe l'île en 1888, elle sera louée aux britanniques pour l'élevage de moutons, la population se trouvant alors parqué dans le village d'Hanga Roa qui était entouré de barbelés. Ce n'est qu'en 1966 que les pascuans deviennent chiliens !!!!

Quelle Histoire !!!



- Le culte des Moais ...


Les moais sont des statues en tuf volcanique (mélange de sable, cendre volcanique, roche volcanique et eau) variant de 2,5 m à 9 m pour un poids moyen de 14 tonnes. Il sont tous tournés vers l'intérieur de l'île à l'exception de Ahu Akivi (tourné vers l'océan).
Les moais sont liés à un ancien culte des ancêtres selon les archéologues. Ils étaient déplacés soit grâce à des rondins de bois, soit debout par de légers balancements sur leur base arrondie grâce à des cordes.
Les moais étaient achevés lorsqu'on leur mettait les yeux blancs (en corail) et l'iris noir (en silice), ceci à la mort d'un ariki (chef). Aux environs de 1200, ils portaient des Pukaos faits dans le scorie rouge que l'on trouve dans le cratère du volcan Puna Pau.
Les moais étaient là pour protéger les villages contre les mauvais esprits. Ils étaient taillés à l'aide de pierre, sur les pentes du volcan Rano Raraku. Le plus grand moai mesure 21,6 m (il n'a jamais été achevé).
Une fois sculpté, ils étaient redressés et acheminés vers l'Ahu ... cette étape achevée, c'est seulement à ce moment là que les yeux de corail (le punga) étaient placés dans les orbites, l'iris (le hani hani) et le pukao venaient en suite.

- Le culte de l' « Homme Oiseau » ...


Ce culte est un cycle annuel d'activités rituelles qui permettaient l'élection du leader de l'île pour une année.
C'est à Orongo qu'avait lieu la cérémonie ... les concurrents s'élançaient du haut du volcan, dévalaient la falaise, parcouraient à la nage les 2 km qui les séparaient de l'îlot Motu Nui ... ils y cherchaient un oeuf d'oiseau migrateur, puis revenaient au village ... le premier qui ramenait l'oeuf intact faisait de son maître le leader de l'île pour un an.

La carte de Rapa Nui



1- Tahai
2- Ahu Akivi
3- Puna Pau
4- Hanga Roa
5- Ana Kai Tangata
6- Orongo
7- Vinapù
8- Rano Raraku
9- Tongariki
10- Te Pito Kura
11- Ovahe
12- Anakena
13- Terevaka

De Tahiti à L'Ile de Pâques ....

Nous sommes le mercredi 06 mai 2009, direction l'aéroport pour notre périple à l'île de Pâques.
Le vol étant de nuit, Eric et Laetitia étant en billet GP, nous enregistrons en dernier, ce qui présente l'avantage que nous pouvons demander à l'hôtesse de nous placer sur 1 rangée de 3 fauteuils chacun ... le top pour dormir et arriver en forme sur place, et ce malgré les 5 h de décalage horaire ...


Aux alentours de 9h30, et après 5h30 de vol (quelque peu agitées), nous atterrissons sur l'île mystérieuse.
Christophe, le propriétaire de notre pension nous attend, colliers de fleurs en main ... L'accueil est tout de suite chaleureux et détendu.

Sa pension, Cabanas Christophe se trouve non loin de l'aéroport. Il nous y conduit pour notre installation
La pension de Christophe n'a qu'un an. Elle est construite sur le même terrain que celui de sa maison, prés de la grotte Ana Kai Tangata, en traversant la route, la vue est d'ailleurs magnifique. Il a donc construit un fare d'environ 55 m², pour 6 personnes, tout équipé et tout confort. Le lieu est très propre et très bien entretenu ... Sa femme, Rosario, assure la réfection des lits le matin, et change nos serviettes tous les jours. Le matin, Christophe nous apporte un ptit dej copieux, de quoi être en forme pour nos excursions.
Actuellement, 2 chambres équipées pour 2 ou 3 personnes sont aussi en construction, elles devraient ouvrir prochainement.
Nous avons été très satisfaits du service qu'il propose. De nature sympathique, Christophe instaure une relation détendue et amicale avec ses clients, et se montre très disponible pour nous.
La propreté du lieu n'est pas non plus négligeable sachant que de nombreux touristes ont été déçus et surpris de la vétusté de certaines pensions, qui ont pourtant pignon sur rue, mais qui ne sont pas pour autant bien entretenues.
Après une bonne douche, Christophe nous dépose en ville pour la matinée ... ce qui nous permettra d'aller à la banque, notre 1ère épreuve ! Lol ...


Le retrait d'argent pour les touristes est un important problème sur l'île ! En effet, il faut savoir que seule la mastercard fonctionne au distributeur automatique, la visa (internationale) permet de retirer au guichet, quant à l'Amex, elle n'est pas acceptée ... Bref, la galère ! D'autant, que nous n'avons pas pu retirer de dollars à Tahiti, les banques étant à cours depuis plusieurs jours.
Une fois le problème réglé, nous allons déjeuner dans un snack, aménagé semblablement comme nos roulottes de Tahiti, où nous goûtons des Empanadas, spécialité locale, sorte de chaussons fait dans une pâte brisée et garnie au choix avec viande, poisson et/ou fromage. C'est très bon ... quelque peu gras, car frit mais bon ...


Vers 14h30, Christophe nous récupère au village pour notre 1ère demi journée d'excursion.

L'après midi est très enrichissante et nous découvrons une culture et une histoire mystérieuse, énigmatique, et captivante.
Les explications déferlent au rythme de nos questions et de nos visites.
Malgré toute notre bonne volonté, la fatigue commence à faire son apparition, et je lutte sur chaque trajet pour ne pas m'endormir.

Jeudi 07 mai : Les 1ères visites

- Ana Kai Tangata : Il s'agit d'une grotte située non loin de la pension, dans laquelle des peintures d'origines sont encore visibles sur une paroi de la falaise ... Des dessins d'hirondelles de mer, qui au fil du temps seront amenés à disparaître, l'érosion et les embruns les effaçant progressivement.


- Le point de vue sur Hanga Roa : Une vue en hauteur sur le village, Hanga Roa, capitale de l'île. La route est bordée de goyaves cueillies et dégustées sur place.



- Orongo : C'est un village abandonné d'une cinquantaine de « maisons bateaux », faites de basaltes, circulaires et équipées de petites entrées étroites et basses. Construit face aux Motus Nui et Iti, on retrouve dans ce village des centaines de pétroglyphes, témoins du culte de l'Homme Oiseau, qui succéda à celui des moais.




- Le volcan Rano Kau : la particularité de ce volcan tient de la présence d'un lac de 70 m de profondeur (10 m d'eau, le reste étant de la vase) dans son cratère. Le diamètre est de 1,6 km en hauteur, et de 1,1 km en sa base.




- Ahu Tahira et Ahu Vinapu : 2 plateformes servant à ériger les moais, constituées de gros blocs de pierres parfaitement ajustés (à la main), de construction parfaite (les blocs de la base sont toujours disposés de manière verticale, les couches supérieures ont elles des blocs horizontaux, ce qui permettaient une parfaite stabilité).


De retour à la pension, nous arrivons à temps pour profiter d'un beau soleil couchant que je pars regarder de la falaise qui se trouve en face de chez nous.
C'est apaisant ... l'air est pur et frais, peu d'humidité comparé à Tahiti. La vue qui s'offre à moi m'enivre et me captive. Une idée d'infini face à cet océan, l'image d'un « caillou » perdu au milieu de nulle part (la 1ère terre étant à 2000 km) ... Serait ce le Mana ?
Malgré la réticence d'Eric, le repas ce soir là, a été très rapide ... il aurait préféré aller diner dehors mais ça nous était impossible !!! Épuisement général ... extinction des feux !

De Tahiti à l'Ile de Pâques ... 2

Vendredi 08 mai :

Le matin, je pars pour une ascension à cheval du volcan Terevaka, dont le sommet est à 511 m d'altitude, le plus haut de l'île.
Nous sommes 3 avec le guide, et nous partons d'un ranch où les chevaux nous attendaient.
Après un court briefing, nous commençons la balade sur les chemins de terre, puis en pleine campagne, à travers champs et prairies ... nous croisons de nombreux élevages de chevaux laissés en liberté, trottant et galopant sans contrainte d'espace ... c'est vraiment magique, digne de ces reportages animaliers qui font rêver ...
Au cours de la balade, notre guide s'arrête pour nous cueillir mangues et goyaves ... les prairies sont bordées d'allées d'eucalyptus qui diffusent un parfum frais et enivrant.
Au fil de notre ascension, le brouillard s'épaissit, et je commence à perdre l'espoir de cette vue à 360 ° que l'on m'a dépeint et qui est paraît il extraordinaire... effectivement, arrivée au point culminant ... on y voyait pas à plus de 2 m !!! Je rigole devant cette malchance, l'expérience reste toutefois très agréable et l'ambiance qui règne là est bien particulière.
Sur le chemin du retour, je me régale à galoper à travers cet épais brouillard, qui s'estompe petit à petit, laissant réapparaître l'océan et un ciel clair et bleu !!! C'est vraiment pas de chance !!!
Le guide est super sympa, on s'arrête pour des photos, on discute ... on fait quelques courses de galop pendant lesquelles il me laisse gagner (lol), soulignant tout de même que je ne me débrouille pas si mal ... (lol).
Notre balade s'achève après environ 4 h de chevauchée ... et je rentre à la pension gonflée à bloc d'une énergie positive, mais toutefois, bien fatiguée !!!











Nous repartons vers 15 h pour notre seconde après-midi d'excursion ...

- Ana Te Pahu : A quelques pas de l’ahu Akivi, l’entrée de la grotte est immédiatement perceptible à cause de la végétation variée qui dépasse la surface du sol. Jardins à l’abri du vent, il y poussaient des bananiers, taro, avocatiers, vigne etc.Cette grotte, la plus vaste de l'île, servait de refuge à la population lors des razzias esclavagistes, son réseau souterrain se termine dans l’océan. Son tunnel a été formé par le durcissement d’une couche de basalte lors d'un écoulement de lave. On compte des kilomètres de souterrains menant d'une grotte à une autre sur l'île ...




- Ahu Akivi : Les 7 moais qui s'y trouvent ont été restaurés et redressés dans les années 60. Ils dominent une plaine et ont la particularité d'être tournés vers la côte (les autres moais tournent le dos à la mer). La légende dit qu'ils représentent les 1ers colons arrivés sur l'île.




- Puna Pau : C'est le lieu d'où les Pukao (« chapeau » que porte certains moais) étaient extraits, faits d'une roche rouge, et friable, le scorie rouge.






Une fois les visites terminées, nous demandons à Christophe de nous déposer, Laetitia et moi, en ville pour faire un petit tour et essayer de dénicher un moai à ramener ... Devant notre intérêt pour 2 moais sur un stand, nous négocions le prix ... et nous nous en sortons pas si mal ! Le hic, c'est qu'après il a fallu les porter !!! et c'est quand même bien lourd surtout après une journée pareille !


Nous retrouvons Eric dans un restaurant, « Au bout du monde », pour un diner ... nous sommes un peu déçus car nous pensions y trouver une cuisine locale ... or, il s'agit de plats plutôt classiques qui sont bons toutefois. Nous en avons, par la même occasion, profiter pour goûter le fameux Pisco, qui nous a rapidement tourné la tête, laissant la place à un bon fou rire !!!


A la fin de cette journée, inutile de vous dire dans quel état je me trouvais ... mettre un pied devant l'autre relevait du martyre (lol), des courbatures partout, le dos en compote ... c'était risible !!!