jeudi 26 novembre 2009

Mataiva, le Paradis originel ...

Mataiva est le tout premier atoll de l'archipel des Tuamotus Nord. Situé à 350 km de Tahiti, le tour de l'île fait 33 km, et sa superficie est de 25 km².
L'origine de son nom provient de sa topographie : il est composé de 9 chenaux (appelés Hoas en tahitien), et son nom, lui, signifie "9 yeux" (Mata : yeux, Iva : 9).
Sur ses 9 hoas, un seul fait office de passe ( la passe de Faratue), permettant d'accéder à l'océan seulement en Poti Marara (bateaux des pêcheurs) du fait de sa faible profondeur.
Un pont permet de relier les 2 bords du village de Pahua, chef-lieu où se trouvent les administrations, l'école, le dispensaire et les commerces.
Les 200 habitants de l'atoll vivent majoritairement au village, et ne se rendent au "secteur" que pour le travail du coprah ou pour les journées de détente en famille.

Le village vit de la pêche (beaucoup de parcs à poissons alimentent le village, mais aussi le marché de Tahiti), de la culture du coprah et du tourisme qui commence à connaître une forte croissance au vu des prestations proposées.
Une "menace" plane cependant au dessus de ce petit coin de paradis encore bien préservé : son lagon, trés riche en phosphates, fait l'objet de convoitises pour l'exploitation de cette matière première.
Les habitants ont mené une lutte acérée pour éviter que l'on intervienne sur leur terre, et pour le moment, il semblerait que le projet soit vain...

Pour la petite histoire, notre guide nous a expliqué que devant l'obstination et l'insistance des entreprises de forage, ils ont été obligés d'intervenir par la force, jettant à l'eau toutes les machines (ensevelies aujourd'hui par les sables mouvants)... les "envahisseurs" sont donc repartis bredouille !!! ... lol

En 1998, le cyclone Veli a saccagé l'atoll et entraîné de gros travaux de reconstruction. Aujourd'hui, les merveilles que propose Mataiva en font son atout majeur pour le développement du tourisme, d'autant que l'île dispose de nombreuses légendes dont les visiteurs sont toujours curieux.
Les visites s'étalent sur la durée du séjour et permettent un "planning" complet mais pas surchargé, alliant découverte, farniente et laissant la place à la rêverie de chacun.


On peut alors y découvrir :

- le rocher de la tortue (Ofa'i Tau Noa) : ce rocher corallien aurait un pouvoir mystique agissant sur les tortues. La légende dit que si un nuage identique à la forme du rocher passe au dessus du chenal, un changement de climat est à venir. Les tortues remonteraient donc à la surface, moment propice pour la pêche.

- le marae de Pahure : Dédié au géant Tu, mythique guerrier, on peut encore y voir son siège en dalles, duquel il surveillait la passe pour protéger l'atoll des envahisseurs. La légende dit que Tu pouvait frnachir la passe en 3 foulées en cas d'évasion !!!

- l'île aux oiseaux (Motu teaku) : on y trouve des colonies de sternes blanches, à dos gris et les Fous de Bassans qui y font leur nid.

- le nombril de Mataiva : la tradition veut que l'étranger en visite à Mataiva doit poser son pied sur ce rocher, comme l'aurait fait Tu, sans quoi, il ne peut prétendre y être venu.

- le voilier de fer : Lors du cyclone de 1906, un navire s'est échoué sur l'atoll. On y a retrouvé de nombreux objets, dont un piano ! En 1983, le cyclone le jeta sur l'île, le brisant en deux. Depuis, il fait partie du paysage.

Par ailleurs, Mataiva présente quelques particularités qui le différencie des autres atolls : outre la présence de forêts primaires ( c'est à dire les forêts dont l'équilibre écologique et les espèces n'ont pas été modifiées de façon significative par l'intervention de l'Homme) , son lagon est extra-ordinaire, parsemé de vastes vasques naturelles, merveilles uniques de Polynésie (un lagon "alvéolaire" formé par environ 60 vasques de profondeur variable séparées les unes de autres par du sable ou des coraux).
A partir de la 2ème moitié du 20ème siècle, l'atoll a commencé à voir son exploitation de cocoteraies croitre, et les 1ers habitants s'installèrent sur l'île alors qu'avant ils s'y rendaient de façon épisodique au départ de Tikehau ou Rnagiroa. Aujourd'hui, 200 hectares de terres sont exploitées et sont les plus productives des Tuamotus.