Pour faire le tour d'une île rien de mieux que le quad ou le buggy (certes un peu bruyant !) ... Nous en louons un et partons pour 4 heures ... ce qui devrait suffir pour faire les
70 km de route côtière. L'île fait 90 km2 et environ 5000 habitants y vivent.
70 km de route côtière. L'île fait 90 km2 et environ 5000 habitants y vivent.
La route sur laquelle nous roulons a tout juste 2 mois d'existence, elle vient juste d'être terminée. Jusqu'à présent les habitants roulaient sur ce que l'on appelle la "soupe de corail" ... il en reste maintenant sur les bords de la route.
Sur notre chemin, nous découvrons les différentes habitations, nous passons dans les différents "villages" de l'île, nous croisons un troupeau de vache (qui s'éclate dans une verdure flamboyante) et trés peu de voitures ... Il n'y a qu'une plage sur laquelle on s'arrête mais elle n'est pas à l'image des plages de sable blanc habituelles. On ne se baigne pas ...
Tout à coup, alors que nous roulons, je sens une odeur trés soutenue de vanille ... hop ! demi-tour ... tout en reniflant (hihihi ) pour repérer d'où peut bien provenir une si bonne odeur !
Nous venons de nous arrêter chez une mama qui, au bruit de notre engin, sort de chez elle ... je lui demande si elle produit de la vanille et si elle la vend ... Elle répond positivement et nous invite à entrer chez elle pour nous montrer sa récolte (en train de sécher) ... Le prix étant intéressant, je repars avec 100 g de vanille, soit environ 20 gousses bien garnies, pour 1800 F (15 €) ... rien à voir avec le prix à Papeete, ou en France ... quant à l'odeur, wahou ... incomparable !
A défaut de sentir ... je vous laisse admirer !
Une liane de vanille ...
Notre petite mama ... trés accueillante ...
La vanille sèche de façon traditionnelle ... exposée pendant 2-3 h au soleil puis rentrée et renfermée dans les toiles pour que les gousses transpirent et évacuent toute l'eau présente.
L'île assure les 3/4 de la production polynésienne de vanille, estimée à 25 tonnes environ. On est loin des 150 à 200 tonnes du début du siècle, lorsque cette culture était florissante dans l'archipel de la Société. Les vanilleraies ouvertes au public sont de petites exploitations familliales où l'on peut se procurer des gousses à des tarifs avantageux et où on vous explique les techniques du "mariage" de la vanille. Sa culture est trés délicate et technique car la fécondation de la fleur ne peut se faire qu'à la main. Il faut attendre environ 9 mois pour mettre à sécher et à brunir (les gousses sont cueillies vertes) pendant 3 à 4 mois. Les gousses sont triées, calibrées avant l'exportation.
Pour croître, la vanille a besoin d'un climat chaud et humide, d'un support d'accrochage et d'un certain ombrage.
Pour croître, la vanille a besoin d'un climat chaud et humide, d'un support d'accrochage et d'un certain ombrage.
Trois techniques de plantation sont principalement mises en œuvre, de la plus extensive à la plus intensive :
- en sous-bois, en utilisant les troncs des arbres comme supports.
- en sous-bois, en utilisant les troncs des arbres comme supports.
- en culture intercalaire, par exemple entre les cannes à sucre.
- sous ombrière.
La fécondation doit toujours être assurée manuellement fleur par fleur. Le procédé utilisé est toujours le même depuis sa découverte par Edmond Albius. On le pratique tôt chaque matin (car les fleurs ont une vie brève de quelques heures en début de journée) et par temps sec (car la pluie contrarie la formation du fruit).
La fleur est tenue délicatement d'une main, un doigt servant de point d'appui sous la partie centrale de la fleur. Avec un instrument pointu mais non tranchant, une épine par exemple, on déchire le capuchon qui protège les organes sexuels mâles. Avec ce même instrument, on redresse alors la languette qui sépare les organes femelles de la partie mâle et l'on rapproche avec les doigts l'étamine (porteuse du pollen) en exerçant une petite pression pour assurer un bon contact.
La transformation de fruits parfaitement inodores en une épice moelleuse et agréablement parfumée nécessite une préparation minutieuse et méthodique dont les principes ont été développés au Mexique. La méthode la plus simple, dite préparation directe, consiste à laisser mûrir la gousse en alternant les expositions à l'ombre et au soleil.
On lui préfère la préparation indirecte commençant par un choc brutal qui "tue" la gousse, suivi d'une série d'opérations de transformation, de séchage et de tri qui durent près de dix mois avant d'aboutir au produit fini du bâton de vanille commercialisable.
Pour tuer la gousse, on peut pratiquer un passage au four, au froid, aux rayons infrarouges, à l'alcool, etc.
Mais le moyen aujourd'hui le plus couramment employé est un bain d'eau chaude.
Les étapes en sont les suivantes :
- échaudage : des paniers d'osier emplis de gousses vertes de vanille (jusqu'à 30 kg par panier) sont plongés pendant trois minutes dans une eau portée à 63°C
- étuvage : les gousses sont aussitôt placées entre des couvertures de laine dans de grandes caisses pendant douze à quatorze heures ; ainsi maintenues au chaud, elles perdent leur eau, évoluent enzymatiquement et acquièrent leur belle couleur d'un noir chocolaté
- séchage : pendant deux à six semaines, selon son niveau de qualité potentielle, la vanille est séchée quelques heures par jour d'abord au four (65°C) sur des claies, puis au soleil, et enfin à l'ombre pour la meilleure qualité
- mise en malles : l'affinage se fait pendant huit mois dans le long secret de malles en bois habillées de papier sulfurisé ; c'est durant cette période que l'arôme se développe ; les malles sont régulièrement visitées pour retirer d'éventuelles gousses moisies qui contamineraient les autres
- calibrage : les gousses sont triées selon leur longueur, les plus longues sont les plus prestigieuses
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